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Au coeur des émotions de l’enfant
Par La poule pondeuse • Le 17 novembre 2008 à 9:03 • Catégorie : Bibliothèque, Education, Réfléchir La bibliothèque de mon quartier n’est pas très bien achalandée, donc quand j’ai vu qu’ils avaient Au coeur des émotions de l’enfant d’Isabelle Filliozat, j’ai sauté sur l’occasion. Il faut dire que ce livre a très bonne presse auprès des tenants de l’éducation non violente (dont je suis).
Quelques mots sur l’auteur d’abord : psychologue et psychothérapeute, Isabelle Filliozat est aussi mère de deux enfants. Elle a écrit un certain nombre de bouquins, et anime régulièrement conférences et formations. Elle exerce du côté d’Aix-en-Provence. Pour en savoir plus, voir son site web et notamment sa présentation.
Le livre est globalement facile et agréable à lire (beaucoup d’exemples), et les idées qui y sont développées tout à fait dans la lignée de mes lectures précédentes. En vrac :
– Les enfants sont de véritables buvards à émotions qui ont une forte tendance à prendre pour eux les problèmes et peurs de leurs parents, ce qui les conduit à des comportements bizarres et souvent inadéquats, voire franchement pénibles. La solution étant que le parent prenne conscience de son problème et en parle à l’enfant pour l’en délester.
– Si on ne répond pas aux besoins d’un enfant, il en déduit que c’est lui qui est indigne qu’on s’occupe de lui, plutôt que d’attribuer la responsabilité de son malheur à ses parents (ou à ceux qui s’occupent de lui). L’auteur fait bien sûr le distingo entre les besoins, physiques (nourriture, hygiène…) et moraux (réconfort…), et les désirs (bonbons, jouets…).
– La colère est une émotion saine qu’il convient d’exprimer (et d’accompagner chez l’enfant). Ce qui pose problème est différent : ce sont la violence et l’agressivité qui peuvent découler d’une colère mal gérée.
Je ne peux pas vous en dire plus car le Poussin s’est pris d’amour pour le livre et ne veut plus le lâcher.
Globalement un livre intéressant et agréable à lire, même si l’omniprésence d’exemples un peu psychomagiques, où l’enfant passe sans transition de petit démon à petit ange juste parce que maman lui a dit qu’elle était stressée parce que ses Manolo Blahnik lui font mal aux pieds (désolée j’ai regardé Sex and the City hier), peut parfois être un peu irritant. Bon je suis un peu de mauvaise foi (mais c’est ce qui fait mon charme… non ?), d’autant plus que l’auteur rappelle que le psy n’est pas la réponse à tout. En fait le vrai problème de ce livre c’est de l’avoir lu après Gordon Neufeld et Thomas Gordon. Parce que globalement ça ne m’a pas apporté grand chose de plus, et que j’ai trouvé la théorie de Neufeld beaucoup plus fouillée et riche, et les conseils de Gordon plus pragmatiques et mieux expliqués.
En bref j’ai trouvé ce livre intéressant, mais pas indispensable. Du coup j’hésite à me mettre en chasse du Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Adele Faber et Elaine Mazlish, qui est apparemment difficile à trouver. Quelqu’un l’a lu ? ça vaut le coup ?