… sans retour poussin. OK j’arrête là la référence culturelle musicale aux 90s et je me mets au vrai sujet du jour : comment laisser son poussin. Là je m’adresse surtout aux pondeuses, pour qui cette étape est généralement plus difficile que pour les papas.
Pourquoi se séparer, même quelques heures, de son adorable chérubin ? Pour un certain nombre d’entre nous, il y a une réalité incontournable : Mr BigBoss n’admet pas les moins d’1 mètre dans les locaux de son entreprise. Et tout le monde a un jour ou l’autre des occupations plus ou moins compatibles avec la présence d’un mini-monstre (qui veut négocier avec son banquier pendant que Junior met consciencieusement en pièces l’ensemble des prospectus du joli présentoir ?). Il y a aussi tout simplement l’envie de respirer un peu, seule, avec ses vieilles copines nullipares (et les autres aussi !) ou en amoureux. Mais il ne faut pas non plus se laisser stresser par les oiseaux de mauvais augure : « Comment ? Alors que Junior a déjà 2 mois vous n’avez jamais pris de baby sitter ? tss tss tss, vous êtes bien trop fusionnels, cet enfant ne pourra jamais acquérir son autonomie. » Si on n’a vraiment pas envie ça ne sert à rien de se forcer (sauf peut-être après les 38 ans de Junior ?). Par contre, si on a un peu envie mais qu’en même temps on a très peur que ce soit une grosse catastrophe, là il ne faut pas hésiter à se motiver un peu. Rien ne prouve que ce sera une catastrophe. Et même si c’est le drame, ce n’est pas pour autant qu’il faudra 15 ans de thérapie au poussin pour s’en remettre.
Alors à qui le laisser ?
- Le plus facile : le père. C’est d’autant plus aisé s’il est déjà bien impliqué dans les divers aspects pratiques liés aux soins du bébé au quotidien. Dans la famille Pondeuse, c’est comme ça que ça fonctionne, et je laisse le poussin à son père comme à un autre moi-même (sauf qu’au bout d’un moment le schtroumpf me manque un peu mais je sais qu’il est très bien avec son père).
- Deuxième catégorie : les proches. Parents, beaux-parents, frères et soeurs, meilleurs amis… Quelques atouts qui feront la différence s’il y a plusieurs candidats : avoir un minimum d’expérience pratique avec les bébés, avoir un minimum envie de s’en occuper (pas le genre qui vous refile le poussin au premier couinement ou à la première odeur suspecte), avoir les idées suffisamment ouvertes pour faire comme vous leur demandez (et pas comme eux feraient, comme ils vous le font régulièrement savoir), vous fréquenter assez régulièrement pour être potentiellement identifiables par le poussin.
- Troisième catégorie : du personnel rémunéré. Dit comme ça on imagine la gouvernante, la nurse anglaise et le majordome, mais en fait il s’agit d’une nounou ou d’une baby-sitter. Plus difficile de laisser son bébé à un(e) parfait(e) inconnu(e), mais au moins la personne est payée pour s’en occuper, et du coup remplit généralement mieux son office qu’un proche s’il est moyennement motivé. En général, elle peut venir quand ça VOUS arrange et pas seulement quand ça l’arrange elle (« non là ç’aurait été avec plaisir, mais tu comprends, j’ai eu un mal fou à obtenir un rendez-vous pour cette manucure »). Et si ça ne se passe pas bien, elle sera plus facile à dégager que (au hasard) belle-maman, qui ne com-prend pas pourquoâââ elle n’a pas vu ses petits-enfants aaadôôôrééééééés depuis deux jours.
Et vient l’instant douloureux de la séparation. Idéalement il faudrait préparer ce moment avec une petite adaptation. S’il s’agit de la nounou qui va garder le poussin cinq jours par semaine c’est incontournable et il faut vraiment prendre le temps d’y aller progressivement (quelques jours, variable selon l’âge de l’enfant). Si c’est votre soeur qui vient pour la soirée, on peut s’en passer. Ensuite c’est plus facile d’introduire une nouveauté à la fois, donc mieux vaut que le/la baby-sitter du jour vienne chez vous que l’inverse. Si ce n’est pas possible, c’est à mon avis mieux de le déposer soi-même (plutôt que la personne vienne le chercher). Ensuite il faut expliquer très clairement au poussin ce qui va se passer (genre je vais partir jusqu’à …, tu vas rester avec …, et ensuite je reviendrai), même s’il n’a qu’un mois et qu’il ne saisit pas tous les détails. Dans ces moments-là, un doudou, une tétine ou tout autre objet familier (votre t-shirt de la veille par exemple) peuvent rendre bien service. Evidemment, si vous avez réglé au préalable les détails pratiques, vous serez plus sereine pour partir. Si le poussin fond en larmes à votre départ, soyez forte, il y a de grandes chances pour que ce soit passé dans les cinq minutes suivant votre sortie de son champ de vision (vive le portable pour savoir s’il s’est calmé).
Et quand on allaite ? Certes ça complique un peu les choses, mais à coeur vaillant rien d’impossible (comme dirait Jacques Coeur -j’essaie de compenser la vacuité culturelle totale du début du billet). Il y a même tout un tas de solutions, en fonction de votre envie et de l’âge du poussin. On peut tirer du lait (au tire-lait, avec les coquilles recueil-lait, à la main…) pour que le/la baby-sitter le donne au poussin, soit au biberon, soit à la tasse, à la soft-cup, à la seringue ou encore à la cuillère (si la personne est trèèèèèèèèès patiente) si on a peur de la confusion sein-tétine. Si le poussin peut manger une compote/purée, on peut faire un « flan » de lait maternel en le chauffant avec un peu d’agar-agar. On peut aussi donner du lait artificiel, si ça reste occasionnel une fois que la lactation est bien établie (pour ne pas perturber votre production laitière de Prim’holstein). Si Bibou est avancé dans la diversification, il peut aussi se passer de lait pour cette fois (par contre s’il n’en a pas assez dans la journée, il risque de compenser la nuit). S’il ne s’endort qu’au sein… hum… il apprendra à faire autrement : les enfants savent très tôt faire la différence entre les personnes qui s’occupent d’eux et réalisent rapidement qu’il n’y en a qu’une seule qui donne la tétée. Essayez juste de trouver une personne trèèèèèèès patiente (et éventuellement un peu sourde pour mieux supporter les hurlements…).
Quand enfin on se retrouve… en théorie c’est l’explosion de joie et de bonheur ! En pratique, ahem. Il n’est pas rare que le poussin pleure quand je vais le chercher chez la nounou. Il y a eu une période où carrément il pleurait quand je le prenais dans mes bras et se calmait dès qu’elle le reprenait. Après une journée de travail où on a juste envie de se vautrer devant la télé avec un verre de vin, c’est vraiment une excellente façon de commencer la soirée. Et puis récemment, après notre premier week-end en amoureux, on récupère le poussin chez mes parents. Il saute immédiatement au cou du Coq, par contre hurle dès que je m’approche. Et ce toute la soirée. Grande théorie de ma mère : l’absence de la mère est tellement plus dure à supporter que celle du père qu’elle se pardonne plus difficilement. Mouais. Rassurez-moi, je ne suis pas la seule à qui ça arrive ?
Et quoi qu’il arrive, on ne laisse pas le poussin seul, que ce soit dans la voiture ou dans un tiroir (histoire véridique des parents d’une amie qui laissaient leur bébé dans un tiroir ouvert -s’en servant comme couffin- pendant qu’ils allaient faire les courses… et qu’un agent immobilier faisait visiter la maison à des clients potentiels un peu surpris…) !
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Avant de partir à un mariage du samedi matin au dimanche après-midi, on a laissé notre petit de 14 mois à ses grand-parents. Ils avaient l’habitude de le garder pour une après-midi ou une soirée mais c’était sa première nuit sans nous voir au réveil (et sans tétée). On lui a bien expliqué avant notre départ, du coup le samedi il n’a pas voulu téter et m’a fait la tête avant de partir et une heure en revenant. Par contre, il était tout heureux de voir son père et le matin suivant et il ne lui est pas venu à l’idée de refuser de téter. Je crois qu’il fallait juste qu’il marque le coup!
Même si ce n’est pas évident sur le moment de le laisser, c’était mieux que de lui faire faire pleins de kilomètres.
Bon courage!
Merci, ça me rassure un peu ! Par contre je vois une autre histoire d’enfant mort car oublié dans une voiture, triste actualité : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2008/07/16/01016-20080716ARTFIG00233-un-enfant-meurt-oublie-dans-une-voiture-.php
Ma fille aussi m’ignore superbement pendant quelques heures après que je l’ai laissée deux jours á son papa ou à sa grand-mère. Par contre, dès qu’elle a faim, elle oublie !
C’est ce qu’on appelle la reconnaissance du ventre 🙂
je ne sais pas bien comment va m’accueillir Poussin, car à la fin de la semaine, je le laisse pour …..10 longs jours ! je suis toute contente de profiter de paris, du ciné, des expos, des amis, mais bon, 10 jours…. sniff ! je stresse un peu pour la durée, mais plus pour moi, car nous le confions régulièrement.
Pour réagir à l’actualité récente sur cet enfant oublié par son papa dans la voiture …. cela fait froid dans le dos. Sans vouloir lancer une polémique stérile, je suis curieuse de connaitre la poportion d’accidents de ce genre arrivant avec des pères…et des mères. (sans comparer le niveau d’horreur, mon père a déjà oublié de venir me chercher à l’école, ma mère non. j’dis ça, j’dis rien !) en tous cas, je plains beaucoup ce pauvre père… comment s’en remettre ?
@Anaïs : ah oui je vois le genre 😉
@Anne : allez courage ! les retrouvailles n’en seront que plus intenses…
Pour le rapport entre pères et mères, comme c’est statistiquement surtout les mères qui trimballent les gosses, ça risque d’être biaisé !
chouette synthèse…
mon petit témoignage de laitière: j’ai accouché de ma 1ère fille en juillet, et j’avais un weekend de 3 jours prévu en province en octobre, une virée entre copines que je ne me voyais pas rater (ô douce époque où j’avais ce genre de priorités…).
J’ai commencer à tirer mon lait et à le congeler fin août, et au moment du départ, mon petit congélo était plein à craquer de pots de conservation Avent.
J’avoue que la séparation fut dure, et que je n’aurais jamais pu m’y résoudre si ce n’était pas son papa qui l’avait gardée, mais j’ai passé un bon weekend (si on excepte le temps que j’ai passé à soulager mes seins dans les toilettes des divers lieux fréquentés!), et j’ai eu droit, malgré le jeune âge de ma puce, à la bouderie rituelle des retrouvailles!
@Mah-Yu : merci ! et je suis sûre que ton témoignage pourra aider d’autres laitières à sauter le pas.
yes, we did it….!!!
2 semaines (et même un petit peu plus) sans la poulette (oh les parents indignes) à 9 mois…
On l’a laissé aux grands parents (une semaine chez l’un, une semaine chez l’autre) et tout c’est admirablement bien passé. (pour elle…) même si les potes de nos parents n’arretaient pas de leur dire « quelle responsabilité ils vous ont confié…)
Pour nous, les 3 derniers jours (dédiés à une glande intersidérale autour de la piscine) ont été difficiles (rapport aux familles de jeunes couples avec bibounet qui se marraient…)…
Je pense que les clés pour une séparation réussie sont:
– ne pas appeler trop souvent…(en 2 semaines on a appelé 3 fois, par contre nos parents nous envoyaient de temps de temps de petits textos genre « tout va bien… »
-leur demander de ne pas envoyer de photos de la miss assise sur les genoux de papy avec sa nouvelle quenotte…et riant aux eclats.On verra ca au retour
– Se dire qu’avec elle, ca aurait été bien mais pas pareil (dormir à l’arriere de la caisse parce qu’il y a un orage du tonnerre en montagne à 2500m et qu’on peut pas planter la tente et que la lampe a gaz se pete… hum hum…ca aurait été sport…)
On n’était pas fier car elle commencait tout juste son angoisse du 8eme mois à notre départ mais tout a été nickel..
Au retour: elle nous a devisagé 5 min (notamment moi qui me suis mise à pleurer quand j’ai vu sa petite dent tout nouvellement sortie…) et puis apres elle s’est litteralement accrochée à nous deux (oui oui c’est vrai) et a éclaté en sanglot pendant au moins 10 min genre parents indignes vous m’avez manqué…
Bref : conclusion:
faut le faire si :
– on fait vraiment confiance à ses parents (ou à la personne à qui on laisse le bébé) (mais on avait laissé un fichier excel avec toutes ses petites habitudes… 🙄 )
– on reste actif pendant tout le séjour (rapport à la piscine avec les petits marmots qui te jettent un sourire pendant que tu bronzes sur ton transat…)
mais quand meme, la prochaine fois on part avec elle…
@Charlotte, Notre fils aîné quand on l’a laissé pour la première fois seul chez Papi et Mamie avait 10 mois. Entre nous, ce n’était pas pour des vacances, mais parce que la nounou était en vacances
Il nous a beaucoup manqué. Lorsqu’on l’a retrouvé, il est resté quelques secondes interdit puis, il a éclaté de rire et il a littéralement été pris d’un fou rire pendant plusieurs minutes tellement il était heureux de nous retrouver. 😛
@Charlotte, ben nous 15 jours de vacances avec le poussin (still counting), y a des moments où c’est vraiment super et d’autres… arrrrgl !
Chère Poule, chère basse-cour, avez-vous des tuyaux sur le difficile moment des adieux ? Je dois partir quelques jours en déplacement professionnel pour la première fois (ma petite a un an), et je dois partir trèèèèèès tôt le matin. Elle reste avec son papa donc je n’ai aucun stress sur son bien-être pendant mes quelques jours d’absence, mais je me demande comment faire pour lui dire au revoir : je me sens moyennement de la réveiller à 4h du mat’ pour lui dire que je m’en vais mais que je vais revenir… mais n’est ce pas un peu bizarre de lui expliquer (enfin de lui réexpliquer plutôt, pcq bien sûr je lui en ai déjà parlé plusieurs fois… ) cela le soir au coucher, dans le genre, là tu vas t’endormir et demain matin quand tu te réveilleras je ne serai plus là ? Comment feriez-vous ? Merci de vos lumières ! (stressée moi ? mais non mais non… )
@Furfande, L’année dernière, je devais partir 4 jours par semaine de chez moi pendant 3 mois et très tôt aussi, la crêpe avait 18 mois. On en a beaucoup parlé avant, décrit comment cela serait, très aidés par un livre très approprié de Malika Doray qui s’appelle « Je t’aime tous les jours » qui propose un système de comptage des jours par des cailloux blancs que la crêpe a adoré.
Je ne le réveillais pas le matin je lui disais au revoir le soir et je le prévenais que je lui ferai un bisou et un au revoir pendant son sommeil au moment du départ.
Je dois souvent rentrer après le coucher de mon fils et je crois que le fait de savoir quand je rentre et que je lui fais un bisou dans la porte l’aide et lui a ôté l’angoisse « maman a disparu ». Je crois qu’il faut être très concret et s’aider de rituels précis et répétés et d’objets symboliques. Bon courage!
@pâte à crêpe, merci bcp ! J’ai trouvé le livre, qui est super effectivement… Et chapeau, quatre jours par semaine pendant trois mois, dur dur avec une petite crêpe. Pour l’au-revoir, je vais faire comme toi, ça me paraît effectivement le mieux…
@Furfande, contente d’avoir aidé ! C’était dur je confirme….
@Furfande, en plus de tout ce qu’a dit pâte à crêpe : je pense qu’il faut bien expliquer à l’enfant le soir et ne pas le réveiller juste pour lui dire au revoir. Selon l’envie de l’enfant tu peux lui laisser un petit truc à toi, à garder pendant ton absence. Attention au téléphone (bon ta fille est encore un peu petite, et encore…) : parfois ils adorent entendre papa ou maman, parfois ils comprennent pas du tout le concept (le fils d’une copine voulait péter l’ordi pour libérer sa mère quand ils parlaient sur skype 🙄 ), et parfois c’est le niagara. Et d’expérience être coincée dans un hôtel moisi à Nancy et entendre « mamaaaaaan mamaaaaaan je veux mamaaaaaan » dans ton téléphone sans rien pouvoir faire c’est 😥 😥