Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants


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La péridurale vue de l’intérieur (1)

Par  • Le 21 avril 2008 à 14:12 • Catégorie : Naissance

La poule pondeuse tient ses promesses, voici donc un billet sur la péridurale qui sera scindé en trois parties :

  • (1) la péridurale c’est quoi et pour qui ?
  • (2) en pratique, ça se passe comment ?
  • (3) y a-t-il des effets sur le déroulement du travail ?

Je vous donne mon « plan » à l’avance, que vous ne m’accusiez pas de passer sous silence une vaste partie du problème 😉

Enfin cette nouvelle trilogie a de nouveau bénéficié des lumières de la poule accoucheuse, qui est sage-femme depuis dix ans dans un grand hôpital parisien, et nous apporte tant ses connaissances qu’un certain recul. En avant pour la première partie !

Depuis les années 1970, une technique innovante permet aux femmes de ne plus subir le célèbre « Tu enfanteras dans la douleur » : la péridurale (voir ici pour un petit historique sur le soulagement de la douleur pendant l’accouchement : on y apprend notamment qu’au XVème siècle on a brûlé des sages-femmes pour avoir tenté de contrecarrer cette charmante maxime biblique). D’après Wikipedia, il s’agit d’une technique d’anesthésie loco-régionale consistant à introduire un cathéter dans l’espace péridural (espace anatomique entourant la dure-mère d’où son nom) permettant la diffusion d’un produit actif (analgésique, anesthésique, glucocorticoïde…). Selon la dose de produit injectée, la péridurale peut permettre de supprimer la douleur tout en gardant ses sensations et sa mobilité. Pour l’avoir vécu, je peux vous dire que c’est vraiment ça, c’est limite magique. Mais j’ai aussi constaté que de nombreuses rumeurs et légendes circulent autour de cet acte devenu banal dans les maternités françaises (62.6% en 2003 en France d’après l’OMS).

Reprenons depuis le début.

Qui a droit à la péridurale ? La grande majorité des femmes. Il existe cependant quelques contre-indications médicales permanentes, comme des troubles de la coagulation ou une forte scoliose, mais vous devriez en être rapidement informée si c’est votre cas. Et des contre-indications plus ponctuelles : de la fièvre, une infection dans la zone concernée (jusqu’à certains cas d’acné) ou un tatouage au mauvais endroit (vous savez, ce papillon qui dépasse juste de votre jean taille basse). Les mauvaises langues vous diront d’ailleurs que si vous avez supporté un tatouage, vous supporterez bien l’accouchement sans péridurale. N’ayant testé ni l’un ni l’autre, je ne me prononce pas. La péridurale est entièrement remboursée par la Sécu (mais peut faire monter la facture dans une clinique privée) : si vous accouchez à l’hôpital on ne vous demandera pas un kopeck (ou un euro d’ailleurs).

Qui peut faire la péridurale ? Seul un médecin anesthésiste est habilité à pratiquer ce geste. Donc n’y comptez pas si vous accouchez à la maison ou en maison de naissance (qui n’existent pas encore en France mais il y a de l’espoir). Cela peut aussi poser des problèmes dans les petites structures où l’anesthésiste n’est pas toujours présent, et où la pose pourra intervenir à un moment qui n’est pas optimal pour le déroulement du travail, voire entraîner un déclenchement. Réfléchissez-y en choisissant votre maternité.

Quels sont les risques ? Une anesthésie n’est jamais un geste anodin. Cependant, en France en 2008 et si elle est correctement pratiquée (ce qui est généralement le cas, la péri étant le pain quotidien des anesthésistes de maternité), la péridurale n’entraîne plus aucune complication grave et irréversible (genre paralysie ou mort), à de rarissimes exceptions près. La piqûre se fait à un endroit de la colonne vertébrale où il n’y a pas de moëlle épinière (qui ne peut donc pas être touchée). Vous risquez éventuellement une brèche de la dure-mère qui entraîne alors des maux de tête violents mais ceux-ci pourront être traités par une intervention bénigne dès le lendemain du diagnostic.

Concernant le poussin, on considère généralement qu’il n’est pas affecté par cette technique. Les produits actuels sont faiblement dosés et seule une très légère quantité passe dans le sang maternel (et donc vers le bébé). En outre c’est une exposition généralement brève, puisqu’on ne passe pas trois jours sous péridurale, et unique. D’après la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR), « pour votre bébé, l’accouchement sous analgésie péridurale ne comporte pas plus de risque qu’un accouchement sans péridurale ». Cependant, d’après l’OMS, on manque de données résultant d’essais randomisés sur les effets possibles de l’analgésie épidurale sur la mère ou sur l’enfant à long terme.

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