Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des enfants


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Parts de marché

Par  • Le 28 février 2008 à 10:52 • Catégorie : Non classé

psuisse Hier visite du 9ème mois pour le poussin. Je vous passe sur l’héroïsme avec lequel j’ai sauvé le stéthoscope du pédiatre en faisant diversion avec un abaisse-langue, et aussi sur la délicatesse du praticien qui a évité de me demander pourquoi il avait un bleu au milieu du front (notez que je m’attends néanmoins à un débarquement de la DDASS et de la PMI à tout moment). A ce propos, j’ai encore perdu une part de naïveté en découvrant que les enfants qui apprennent à marcher ne tombent pas sur les fesses, bien amorties par les couches (lavables ou autres). Non, surtout si comme le poussin ils ont un périmètre crânien qui n’est toujours pas rentré dans les courbes, ils tombent sur la tête. Aïe.

Bref. Le pédiatre m’interroge sur les menus du poussin. J’ai passé sous silence une bonne partie de son alimentation (pieds de table et chaise, chaussures, eau du bain, roues de poussette…), je ne suis quand même pas si naïve. Mais j’ai avoué que malgré mes recherches intensives je n’arrivais pas à trouver les petits suisses ou yaourts pour bébé natures qu’il m’avait recommandés la fois précédente. Le mieux disponible c’est « légèrement sucré ». Sinon c’est arôme chimique fraise, pomme, vanille, biscuit, autres fruits de mer et j’en passe. Je rappelle que ce sont des aliments pour bébés à partir de 6 mois, faits avec du lait 2ème âge. On pourrait pas attendre un peu pour les initier à tout ça ? Et là le pédiatre m’avoue, piétinant les derniers morceaux de naïveté qui me restaient : « Eh oui on leur demande de faire nature mais apparemment le marché demande des tas d’arômes ». Damned.

Donc si on résume : les firmes font des yaourts sucrés aromatisés à plein de trucs sur lesquels il y a écrit « à partir de 6 mois ». Le consommateur lambda se dit « tiens tiens c’est sympa et c’est adapté pour mon bébé, c’est écrit dessus ». Un produit nature (qu’on pourrait ensuite aromatiser à sa guise) serait probablement plus adapté. Mais le consommateur ne sait pas forcément la différence. Donc les firmes ne font pas de yaourts ou petits suisses natures pour mieux répondre au besoin qu’elles ont elles-mêmes créé. Ahem.

Bon attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je ne suis pas du genre à pourfendre le Grand Capital, à lancer des boycotts à tour de bras ou à aller m’enchaîner devant le siège d’une multinationale de l’agro-alimentaire. Je ne veux pas non plus jeter l’anathème sur les petits suisses aromatisés, et encore moins sur les parents qui en achètent. Je ne pense pas qu’ils mettent leurs enfants en danger et que ceux-ci deviendront des obèses lobotomisés plantés devant la télé 24h/24. Je voudrais simplement trouver aussi des yaourts bébé natures dans mon supermarché. Alors tous avec moi : « Messieurs les fabricants, si vous faites des petits suisses bébé natures je les achèterai. » (et aussi si vous pouviez faire des petits pots avec un ou deux légumes et pas quinze à la fois que du coup ils ont tous le même goût de gloubiboulga ça serait super)

Les parents d’enfants allergiques (dont je ne fais pour le moment pas partie, ouf) apprécieront aussi.

(image : http://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_Suisse)

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